À 57 ans, Élisabeth Astier est ce qu’on peut appeler une serial entrepreneure. Passionnée d'innovations et d'aventures humaines, Elisabeth a eu un parcours professionnel riche qui lui a permis de forger ses valeurs et sa véritable identité en plaçant l’humain au cœur de ses activités.

Le chemin d'Élisabeth débute dès son enfance. Au cœur d’une fratrie de garçons, elle décide de montrer au monde que les filles peuvent elles aussi réussir. Scientifique dans l’âme, elle suit un parcours classique jusqu’au baccalauréat mais sa dyslexie la dissuade de s’orienter vers les mathématiques et la science.

Grâce à un sens de la logique affûté, elle s’oriente vers des études d’informatique et devient par la suite analyste programmeur puis analyste dans une grande entreprise.
Par la suite, sa carrière sera rythmée par des changements de postes et d’entreprises.

“A chaque fois que j’ai changé d’entreprise, j’ai changé de métier. Il fallait se réinventer.”

En passant deux ans au sein d’une collectivité locale pour la mise en œuvre d’un plan informatique, elle réalise le grand besoin en formation des agents. 

En 1987, elle s’intéresse de près au monde de la formation et crée 8 centres de formation en France pour GIR Belilla, une entreprise de services et conseils en informatique rachetée par le groupe Bouygues.

Pour Élisabeth, ce début de carrière est une réussite. Rare femme à exercer son métier, et dans des entreprises constituées d’hommes uniquement, Élisabeth voit sa vie professionnelle comme une véritable revanche sur sa dyslexie, son échec scolaire et sur ses frères ingénieurs. 

Passionnée par son métier, c’était une façon pour elle de prouver sa valeur et ses compétences aux yeux du monde. 

Après plus de 15 ans dans le groupe Bouygues, Elisabeth souhaite élargir ses horizons et revenir sur une entreprise à taille humaine. Elle intègre, en 2001, une startup américaine travaillant sur de l’intelligence artificielle et proposant une solution de suggestions d'achats pour le e-business. Les attentats du 11 septembre mettent un coup d’arrêt à cette aventure et l’entreprise ferme ses portes. 

“J’avais tout réussi et, d’un coup, je me retrouvais sans rien.”

Pour elle, le choc est immense et lui fait comprendre que rien n’est acquis. Elle réalise alors qu’en montant très haut, on peut tomber d’un seul coup et se planter. Pour la première fois, elle doit prendre un “job alimentaire” afin de rembourser ses emprunts et nourrir sa famille. 

Sa carrière l’emmène ensuite dans une nouvelle startup, française cette fois, où elle découvre que le facteur humain n’est pas pris en compte. Pendant deux ans, elle travaille comme directrice commerciale et associée puis quitte l’entreprise, au bord du burn-out.

“Les startups peuvent être de véritables machines à broyer”

C’est alors qu’elle prend un premier virage dans sa carrière professionnelle en rejoignant le projet d’entreprise de l’un de ses frères spécialisé dans le recrutement des métiers de la relation client.

Avec une véritable volonté de placer l’humain au cœur de leur projet et des valeurs fortes, l’entreprise souhaite offrir une opportunité de réussite pour les travailleurs des centres d’appel notamment.

Si ces valeurs sont portées par l’ensemble de l’équipe, elles ne le sont pas par leurs clients. Après 14 ans de travail intense et de fatigue, un cancer la contraint à s’arrêter.

“J’ai capitulé. Le travail m’avait usée et j’ai compris que je devais me prendre en main.”

Alors qu’elle se soigne, elle prend conscience de l’importance de redonner du sens à son travail. 

C’est avec l’accompagnement d’un psychologue, d’un coach et de sa famille qu'Élisabeth réalise qui elle veut être vraiment. C’est pour elle le moment de réaliser une véritable introspection. Elle s’interroge sur les raisons profondes qui l’ont amenée jusqu’ici et prend un véritable tournant.  

À 54 ans, elle décide de reprendre les études en suivant une formation pour devenir coach avec HEC Paris. 

En 2018, elle cofonde Yaniro, un collectif de coachs de dirigeants dédié à l’accompagnement des entrepreneurs et startuppers. Elle s’appuie de son expérience en startup pour aider les dirigeants à replacer l’humain au cœur de leurs organisations. 

Pour elle, le facteur humain est essentiel dans la réussite d’une entreprise. Autant que le Business Plan ou le produit.

“J’ai décidé de ne pas trahir mes convictions profondes et d’accompagner les autres.”

En 2019, elle co-écrit avec ses associés le livre "THE F***ING HUMAN FACTOR : Comment planter ou réussir sa startup grâce à l'humain." 

Aujourd’hui, elle travaille à la création d’une nouvelle entreprise, 31 février, pour accompagner les plus grands groupes dans leur gestion de l’humain grâce au coaching d’organisation. 

Lorsqu’on lui demande ce qui a permis de réaliser cette transformation personnelle, elle nous explique l’importance de la prise de recul. Si la maladie l’a contrainte à s’arrêter, elle a pu prendre le temps de répondre à des questions profondes. “Il faut de l’expérience pour vraiment comprendre qui nous sommes. Nous devons passer de “qui je suis pour les autres” à “qui je suis vraiment””

Apprendre de l’échec, rebondir en allant chercher au plus profond de soi. Pour Élisabeth, il s’agit des clés pour une vie meilleure. 

“C’est parce que je me suis plantée que j’ai rebondi”

Vous aussi, prenez le bon chemin et construisez la vie qui vous inspire.